Opinion
Tres manifèsti sus eth cinèma en occitan
Occitanica que sauve tres comunicats de Tecimeoc (Television e Cinèma, Meridional e Occitan), ua revista-bulletin que seguie eth progrès dera produccion audiovisuau occitanista dempús 1977. Era iniciativa qu’ère dirigida per Jean Fléchet, realizaire que hec eth filme Mont Ventoux (1978) deth que demori parlar-ne lèu.
Ei situada en Montdragon (Tricastin) e ten encara damb un long hons audiovisuau privat. Ara seguida podetz liéger tres manifèsti dera iniciativa sus er audiovisuau occitan qu’apareisheren en bulletin 1977, 1980 (just un mes dempús deth succès d’Histoire d’Adrien que revolucionèc eth mond deth dit Cinéma Paysan), e en 1987. En aqueri manifèsti se vedec ua vision ambiciosa deth desvolopament deth cinèma de campanha descentralizat, e mès que mès, ua vision d’esquèrra, cossent damb era varietat non sonque des “regions” que volen rénder visibles, mès dera gent que i demore, sigue quina siguie era sua origina. Aquerò destaque encara mès en darrèr recuelh, a on se tie en compde eth projècte europeïsta.
Aqueri documents se trapen en CIRDÒC de Besièrs .
Autors de films, comedians, tecnicians occitans de la television e del cinèma, volèm poder viure al país amb nòstre trabalh. Volèm nos liberar d’aquela alternativa; crebar aicí o partir. Volèm pas de la manmesa de París sus nostre mestièr.
De mejans importants jason en Occitània: personal, material, estudiòs ausidoriums, laboratòris, unitats de produccion. Tot aquò es josemplegat.
Demandam a las produccions que venon virar en çò nòstre d’utilizar aqueles mejans, a las administracions e las entrepresas regionalas de los emplegar per lors films qu’es, a çò que pareis, sa vocacion.
Volèm que nòstre país acabesse d’èstre solament un decòr agradiu e comòde. Volèm que, fachas per los que i vivon, las òbras de ficcion o documentarias viradas al país, n’en reviresson enfin las realitats. Per tot dire, volèm que lo dreit a la vida d’una television e d’un cinèma miègjornal e occitan siá reconegut.
II
Per aquò far, nos sèm amassats al dintre de l’associacion TECIMEOC que revendica:
Aquo vòl dire tanben que lo cinèma e la television miegjornals e occitans ajan drèit a l’òsca dels corolaris de tota politica culturala: formacion, escòlas, recerca, conservacion de las òbras, representacion internacionala, eca...
III
Sabèm qu’aquelas revendicacions per una television e un cinèma miègjornals e occitans s’arrestan pas als sols autors de films, comedians, tecnicians, mas que son l’afar de totes e fan partida del movement d’ensemble del front culturau occitan.
Nos aparam e nos apariam amb l’ACO (Accion Culturala Occitana*), amb l’AJT (Accion Jove Teatre) e amb l’IEO (Institut d’Estudis Occitans).
De qué volèm? (1980)
Quelques mois après la création de Tecimeoc, fin 77, fut publié le manifeste de notre association fixant ses objectifs et le champ de ses luttes. Trois ans après. Nous présentons le besoin de faire le point, de mésurer le chemin parcouru, de préciser ou nous allons de dire ou nous sommes.
Rassembler
De l’origine, notre volonté a été d’affirmer et de developper une télévision et un cinéma véritablement méridional et occitan. Pour se donner les moyens de cela, Tecimeoc a pensé qu’il était nécessaire de regrouper toutes celles et tous ceux qui sont concernés directament par une télévision et un cinéma méridional et occitan:
Informer
Ce regroupement, Tecimeoc l’a en partie realisé: un grand nombre de personnes appartenant aux catégories énumérées ci-dessus ont adhéré à Tecimeoc. D’autre part, en publiant une revue trimestrielle, Tecimeoc a créé liaison, information et lieu de débat ouvert, sur tous les sujets qui concernent la télévision et le cinéma en Occitanie.
De plus, cette revue affirme à l’extérieur de l’Occitanie l’existence d’un cinéma spécifique en train de se faire.
Tecimeoc dénombre et fait connaître également les oeuvres, le matériel technique et toutes les forces de production existant en Occitanie (Filmographie, carnet d’adresses, parc de matériel)
Autonomie économique
Pour donner au cinéma et à la télévision méridionale et occitane les moyens économiques d’exister en toute autonomie, Tecimeoc ne laisse pas passer une occasion d’affirmer:
Autonomie technique
Sur le plan technique, nous pensons que les outils de la production à la télévision et au cinéma doivent être résolument régionaux. Ainsi nous demandons que les Centres de Production de FR3, dans les pays occitans, soient autre chose que des satellites provinciaux d’une télévision parisienne.
Également, nous faisons tout, particulièrement au sin du GMPF (Groupe Meridional des Producteurs de Films) inspiré par Tecimeoc, pour que des maisons de production, dotéés de matériels techniques compétitifs, s’implantent de plus en plus dans nos régions et que les productions commerciales ou commanditées par les collectives publiques régionales soient réalisées en Occitanie, par des maisons de production occitanes, et non plus par des équipes venant de Paris qui —sitôt le travail fait — remontent vers la capitale le talent, le matériel, l’argent.
Nous souhaitons que des industries lourdes de cinéma et de vidéo (laboratoires, auditoriums, complexes vidéo professionnels) se créent dans notre région afin de libérer la production régionale de sa dépendance technique envers Paris e qui se créent autour de ces industries enracinées, de véritables foyers de création autonome dotés d’un génie (technique et artistique) propre a nos régions.
Autonomie culturelle
Parallèlement, nous travaillons pour que se crée une écriture audio-visuelle authentiquement méridionale et occitane. Pour cela, nous pensons que le cinéma et la télévision, faits au pays, doivent largement témoigner de l’identité culturelle du peuple méridional et occitan à l’heure d’aujourd’hui.
Cette identité culturelle est faite des diverses cultures occitanes, supportées par leur histoire, leur mode de vie, leurs patrimoines et particulièrement par la langue occitane. Elle est faite également de toutes les autres cultures qui se sont installées sur cette terre de rencontre qu’est le pays occitan: cultures hébraïques, maghrébines, italiques, ibériques, grecques, arméniennes, indochinoises, pieds-noirs, etc. Elle doit également tenir compte de l’a-culturation résultant d’un siècle d’éducation « nationaliste française », illusion construite sur la destruction des identités locales.
Nous pensons donc que le cinéma et la télévision d’Occitanie doivent refléter toutes les cultures, y compris l’a-culture que l’on rencontre particulièrement en milieu urbain.
Mais ce cinéma, cette télé, se doivent d’être spécifiques, c’est-à-dire qu’ils affirment, vis-à-vis des autres écoles cinématographiques de la planète, leur génie qui est celui propre à cette terre que nous habitons.
Autogestion
Conscients de la diversité des pays occitans et des communautés qui les habitent, nous estimons que le cinéma occitan ne doit pas adopter les structures centralisées que nous subissons à travers le cinéma français. Au contraire, nous préconisions l’existence de noyaux de productions locales, commerciaux ou associatifs, autogérés. Pour la télévision, nous sommes partisans de l’éclosion de « télévisions de pays » véritablement intégrées dans la vie collective de petites unités régionales géographiquement cohérentes.
Aussi Tecimeoc, en tant qu’association, se refuse de devenir un organe de production centralisateur, de même qu’il se refuse à se constituer en organe de distribution. Tecimeoc se donne seulement pour vocation de fédéder et de faire communiquer les structures, les êtres, les oeuvres.
Le Bureau de TECIMEOC, Juin 1980.
Tecimeoc a dix ans. (1987)
1– En 1977, des cinéastes qui avaient choisi d’exercer leur métier hors de Paris avec quelques comédiens et principalement le Teatre de la Carrièra, alors animé par Claude Alranq, créent une association pour promouvoir un cinéma de pays, exprimant la culture occitane, certes, mais sans exclusive. Le cinéma est un art de la modernité et du métissage. Le brassage des cultures dans ces pays carrefour que sont les régions du sud de la France, pays méditerranéens, mais aussi les pays gascons et du massif central, a toujours été particulièrement fructueux. Au fonds traditionnelnnel occitan (provençal, languedocien, gascon, limousin, etc. ) se sont intimément mêlés les apports maghrébins, pieds-noirs, arméniens, italiens, portugais, espagnols, africains et même asiatiques, brassés, amalgamés et souvent laminés par le système éducatif français. Dans les autres régions de la France, les composants traditionnels, breton, alsacien, flamand, picard, etc. connaissent les mêmes mélanges et s’en enrichissent. Cette situation de départ, il faut l’embrasser et la vivre. Le cinéma est là, tout prêt à se nourrir et à illustrer cette foisonnante diversité culturelle. C’est ce que, depuis 10 ans, Tecimeoc défend en face d’un cinéma français monolithique, concentré sur Paris. Tecimeoc affirme, dès le début, que c’est en acquérant une indépendance économique vis-à-vis de Paris (production, distribution, industries techniques) que pourra vraiment naître un cinéma des pays.
2– Une partie des propositions que Tecimeoc avançait dès 1977 a été prise en place en 1982 d’une trop timide politique de décentralisation. Des centres régionaux de création cinématographique furent créés à Toulouse, Quimper, Grenoble, particulièrement. Mais d’autres objectifs, économiques surtout, pourtant prioritaires ont été écartés et des occasions, irrattrapables aujord’hui, ont été perdues, tant avant 81 que depuis. Car les pouvoirs régionaux et nationaux qui se sont succédé n’ont jamais cru fondamentalement à l’autonomie culturelle des régions et pays.
3– Aujourd’hui, le seul salut de l’audiovisuel face à la domination du marché mondial par les américains et leurs satellites ( Japon, Australie, Hong-Kong, Taiwan, etc ) est la création d’une télevision forte de culture européenne. Or, qu’est ce que l’Europe, sinon la diversité convergente, infinité de micro-cultures riches, complémentaires? Et c’est seulement s’il est pluriel, c’est à dire s’exprimant par toutes ses cultures, que l’ensemble français pourra avoir un rôle prépondérant dans ce concert audiovisuel européen. Mais il faut pour cela que le potentiel des régions soit solide en création artistique, mais aussi en moyens de production et de diffusion.
Jean Fléchet.
Mostrar eth camin as iniciatives que vien (2008)
En mars de 2008, Fléchet qu'esciuie en Cahiers de la Cinémathèque nº27:
Ei situada en Montdragon (Tricastin) e ten encara damb un long hons audiovisuau privat. Ara seguida podetz liéger tres manifèsti dera iniciativa sus er audiovisuau occitan qu’apareisheren en bulletin 1977, 1980 (just un mes dempús deth succès d’Histoire d’Adrien que revolucionèc eth mond deth dit Cinéma Paysan), e en 1987. En aqueri manifèsti se vedec ua vision ambiciosa deth desvolopament deth cinèma de campanha descentralizat, e mès que mès, ua vision d’esquèrra, cossent damb era varietat non sonque des “regions” que volen rénder visibles, mès dera gent que i demore, sigue quina siguie era sua origina. Aquerò destaque encara mès en darrèr recuelh, a on se tie en compde eth projècte europeïsta.
Aqueri documents se trapen en CIRDÒC de Besièrs .
Tecimeoc qu'es aquò? (1977)
I
Autors de films, comedians, tecnicians occitans de la television e del cinèma, volèm poder viure al país amb nòstre trabalh. Volèm nos liberar d’aquela alternativa; crebar aicí o partir. Volèm pas de la manmesa de París sus nostre mestièr.
De mejans importants jason en Occitània: personal, material, estudiòs ausidoriums, laboratòris, unitats de produccion. Tot aquò es josemplegat.
Demandam a las produccions que venon virar en çò nòstre d’utilizar aqueles mejans, a las administracions e las entrepresas regionalas de los emplegar per lors films qu’es, a çò que pareis, sa vocacion.
Volèm que nòstre país acabesse d’èstre solament un decòr agradiu e comòde. Volèm que, fachas per los que i vivon, las òbras de ficcion o documentarias viradas al país, n’en reviresson enfin las realitats. Per tot dire, volèm que lo dreit a la vida d’una television e d’un cinèma miègjornal e occitan siá reconegut.
II
Per aquò far, nos sèm amassats al dintre de l’associacion TECIMEOC que revendica:
— La reconeissença de la cultura e de la lenga d’Òc a la Television e al cinèma coma tanben lo respècte dels accents e dels parlars popularis regionals
— L’utilizacion dels mejans de creacion regionals. Aquo vòl dire qu’una proporcion equitabla
— dels budgets de produccions de las societats de television
— dels mejans de l’Estat (subvencions, equipaments) destinats a la cultura e a la creacion televisuala e cinematografica vertadièrament miègjornalas e occitanas, a la difusion d’aquelas òbras, als equipaments tecniques necessaris per crear e difusar.
— L’utilizacion dels mejans de creacion regionals. Aquo vòl dire qu’una proporcion equitabla
— dels budgets de produccions de las societats de television
— dels mejans de l’Estat (subvencions, equipaments) destinats a la cultura e a la creacion televisuala e cinematografica vertadièrament miègjornalas e occitanas, a la difusion d’aquelas òbras, als equipaments tecniques necessaris per crear e difusar.
Aquo vòl dire tanben que lo cinèma e la television miegjornals e occitans ajan drèit a l’òsca dels corolaris de tota politica culturala: formacion, escòlas, recerca, conservacion de las òbras, representacion internacionala, eca...
III
Sabèm qu’aquelas revendicacions per una television e un cinèma miègjornals e occitans s’arrestan pas als sols autors de films, comedians, tecnicians, mas que son l’afar de totes e fan partida del movement d’ensemble del front culturau occitan.
Nos aparam e nos apariam amb l’ACO (Accion Culturala Occitana*), amb l’AJT (Accion Jove Teatre) e amb l’IEO (Institut d’Estudis Occitans).
De qué volèm? (1980)
Quelques mois après la création de Tecimeoc, fin 77, fut publié le manifeste de notre association fixant ses objectifs et le champ de ses luttes. Trois ans après. Nous présentons le besoin de faire le point, de mésurer le chemin parcouru, de préciser ou nous allons de dire ou nous sommes.
Rassembler
De l’origine, notre volonté a été d’affirmer et de developper une télévision et un cinéma véritablement méridional et occitan. Pour se donner les moyens de cela, Tecimeoc a pensé qu’il était nécessaire de regrouper toutes celles et tous ceux qui sont concernés directament par une télévision et un cinéma méridional et occitan:
— les auteurs, les techniciens du cinéma et de la télévision qui vivent et veulent travailler au pays,
— les comédiens, chanteurs et musiciens qui ont choisi d’exercer ici leur profession,
— tous ceux, cinéphiles, animateurs, militants qui voudraient dans tous les pays occitans s’exprimer par les moyens audio-visuels ou utiliser les moyens audio-visuels.
— les comédiens, chanteurs et musiciens qui ont choisi d’exercer ici leur profession,
— tous ceux, cinéphiles, animateurs, militants qui voudraient dans tous les pays occitans s’exprimer par les moyens audio-visuels ou utiliser les moyens audio-visuels.
Informer
Ce regroupement, Tecimeoc l’a en partie realisé: un grand nombre de personnes appartenant aux catégories énumérées ci-dessus ont adhéré à Tecimeoc. D’autre part, en publiant une revue trimestrielle, Tecimeoc a créé liaison, information et lieu de débat ouvert, sur tous les sujets qui concernent la télévision et le cinéma en Occitanie.
De plus, cette revue affirme à l’extérieur de l’Occitanie l’existence d’un cinéma spécifique en train de se faire.
Tecimeoc dénombre et fait connaître également les oeuvres, le matériel technique et toutes les forces de production existant en Occitanie (Filmographie, carnet d’adresses, parc de matériel)
Autonomie économique
Pour donner au cinéma et à la télévision méridionale et occitane les moyens économiques d’exister en toute autonomie, Tecimeoc ne laisse pas passer une occasion d’affirmer:
— que le cinéma doit retrouver en Occitanie ses canaux naturels de commerce avec le public, circuits de distribution détournés comme dans tous les pays colonisés, par les campagnes de distribution de films nationales et multinationales;
— que la télévision régionale doit conquérir son autonomie de programmation alors que le pouvoir politique français, régissant une télévision monopoliste d’État concentré depuis toujours, à Paris, le pouvoir de programmer, donc de produire et de diffuser.
— que la télévision régionale doit conquérir son autonomie de programmation alors que le pouvoir politique français, régissant une télévision monopoliste d’État concentré depuis toujours, à Paris, le pouvoir de programmer, donc de produire et de diffuser.
Autonomie technique
Sur le plan technique, nous pensons que les outils de la production à la télévision et au cinéma doivent être résolument régionaux. Ainsi nous demandons que les Centres de Production de FR3, dans les pays occitans, soient autre chose que des satellites provinciaux d’une télévision parisienne.
Également, nous faisons tout, particulièrement au sin du GMPF (Groupe Meridional des Producteurs de Films) inspiré par Tecimeoc, pour que des maisons de production, dotéés de matériels techniques compétitifs, s’implantent de plus en plus dans nos régions et que les productions commerciales ou commanditées par les collectives publiques régionales soient réalisées en Occitanie, par des maisons de production occitanes, et non plus par des équipes venant de Paris qui —sitôt le travail fait — remontent vers la capitale le talent, le matériel, l’argent.
Nous souhaitons que des industries lourdes de cinéma et de vidéo (laboratoires, auditoriums, complexes vidéo professionnels) se créent dans notre région afin de libérer la production régionale de sa dépendance technique envers Paris e qui se créent autour de ces industries enracinées, de véritables foyers de création autonome dotés d’un génie (technique et artistique) propre a nos régions.
Autonomie culturelle
Parallèlement, nous travaillons pour que se crée une écriture audio-visuelle authentiquement méridionale et occitane. Pour cela, nous pensons que le cinéma et la télévision, faits au pays, doivent largement témoigner de l’identité culturelle du peuple méridional et occitan à l’heure d’aujourd’hui.
Cette identité culturelle est faite des diverses cultures occitanes, supportées par leur histoire, leur mode de vie, leurs patrimoines et particulièrement par la langue occitane. Elle est faite également de toutes les autres cultures qui se sont installées sur cette terre de rencontre qu’est le pays occitan: cultures hébraïques, maghrébines, italiques, ibériques, grecques, arméniennes, indochinoises, pieds-noirs, etc. Elle doit également tenir compte de l’a-culturation résultant d’un siècle d’éducation « nationaliste française », illusion construite sur la destruction des identités locales.
Nous pensons donc que le cinéma et la télévision d’Occitanie doivent refléter toutes les cultures, y compris l’a-culture que l’on rencontre particulièrement en milieu urbain.
Mais ce cinéma, cette télé, se doivent d’être spécifiques, c’est-à-dire qu’ils affirment, vis-à-vis des autres écoles cinématographiques de la planète, leur génie qui est celui propre à cette terre que nous habitons.
Autogestion
Conscients de la diversité des pays occitans et des communautés qui les habitent, nous estimons que le cinéma occitan ne doit pas adopter les structures centralisées que nous subissons à travers le cinéma français. Au contraire, nous préconisions l’existence de noyaux de productions locales, commerciaux ou associatifs, autogérés. Pour la télévision, nous sommes partisans de l’éclosion de « télévisions de pays » véritablement intégrées dans la vie collective de petites unités régionales géographiquement cohérentes.
Aussi Tecimeoc, en tant qu’association, se refuse de devenir un organe de production centralisateur, de même qu’il se refuse à se constituer en organe de distribution. Tecimeoc se donne seulement pour vocation de fédéder et de faire communiquer les structures, les êtres, les oeuvres.
Le Bureau de TECIMEOC, Juin 1980.
Tecimeoc a dix ans. (1987)
1– En 1977, des cinéastes qui avaient choisi d’exercer leur métier hors de Paris avec quelques comédiens et principalement le Teatre de la Carrièra, alors animé par Claude Alranq, créent une association pour promouvoir un cinéma de pays, exprimant la culture occitane, certes, mais sans exclusive. Le cinéma est un art de la modernité et du métissage. Le brassage des cultures dans ces pays carrefour que sont les régions du sud de la France, pays méditerranéens, mais aussi les pays gascons et du massif central, a toujours été particulièrement fructueux. Au fonds traditionnelnnel occitan (provençal, languedocien, gascon, limousin, etc. ) se sont intimément mêlés les apports maghrébins, pieds-noirs, arméniens, italiens, portugais, espagnols, africains et même asiatiques, brassés, amalgamés et souvent laminés par le système éducatif français. Dans les autres régions de la France, les composants traditionnels, breton, alsacien, flamand, picard, etc. connaissent les mêmes mélanges et s’en enrichissent. Cette situation de départ, il faut l’embrasser et la vivre. Le cinéma est là, tout prêt à se nourrir et à illustrer cette foisonnante diversité culturelle. C’est ce que, depuis 10 ans, Tecimeoc défend en face d’un cinéma français monolithique, concentré sur Paris. Tecimeoc affirme, dès le début, que c’est en acquérant une indépendance économique vis-à-vis de Paris (production, distribution, industries techniques) que pourra vraiment naître un cinéma des pays.
2– Une partie des propositions que Tecimeoc avançait dès 1977 a été prise en place en 1982 d’une trop timide politique de décentralisation. Des centres régionaux de création cinématographique furent créés à Toulouse, Quimper, Grenoble, particulièrement. Mais d’autres objectifs, économiques surtout, pourtant prioritaires ont été écartés et des occasions, irrattrapables aujord’hui, ont été perdues, tant avant 81 que depuis. Car les pouvoirs régionaux et nationaux qui se sont succédé n’ont jamais cru fondamentalement à l’autonomie culturelle des régions et pays.
3– Aujourd’hui, le seul salut de l’audiovisuel face à la domination du marché mondial par les américains et leurs satellites ( Japon, Australie, Hong-Kong, Taiwan, etc ) est la création d’une télevision forte de culture européenne. Or, qu’est ce que l’Europe, sinon la diversité convergente, infinité de micro-cultures riches, complémentaires? Et c’est seulement s’il est pluriel, c’est à dire s’exprimant par toutes ses cultures, que l’ensemble français pourra avoir un rôle prépondérant dans ce concert audiovisuel européen. Mais il faut pour cela que le potentiel des régions soit solide en création artistique, mais aussi en moyens de production et de diffusion.
Jean Fléchet.
Mostrar eth camin as iniciatives que vien (2008)
En mars de 2008, Fléchet qu'esciuie en Cahiers de la Cinémathèque nº27:
“Le bilan de Tecimeoc, ce sont vingt-trois années consacrées à la défense et à la promotion d’un cinéma et d’une télévision de culture d’oc. Ensuite, à la défense et à la diffusion du cinéma au sens universel du mot à l’échelle nationale, régionale et locale. Tecimeoc a témoigné à travers sa revue pendant un quart de siècle de la vie des cinémas des pays et des régions. En même temps, l’association a collecté et rassemblé une importante documentation sur l’histoire du cinéma et de l’audiovisuel, particulièrement dans l’espace occitan. Celle-ci constitue des archives que l’on s’emploie à sauvegarder et a abouti à la rédaction d’un livre paru après la disparition de l’association, qui montre le chemin à d’autres initiatives à venir.”
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Escrivetz a Jean Flechet, La Tissote Mondragon 84430 Vaucluse que li farà plaser que li farà ben de vése que n'ei pas oblidat..e se pòt que vos responerà ...
Miquèu Pujòl.
Pas un mot a cambiar de tot çò que proclamèc Jean Flechet , malurosament pas seguit per gran monde. Flechet que no parlava pas era lenga mes qu'avia causit d'illustrar-la ! Eth noste Don Quichotte, que gausi dise! Qu'ei plan de tornar sortir aqueri manifèstes. Si, un mot a discutar: perqué seria "d'esquèrra" eth cinemà ? quan aqueth mot a perdut sa virtut...
Que saludi eth mièu amic Jean Flechet que regrèti de no poder tornar anar véser, , plan abandonat en sièu "castèth" de La Tissote. Santat sustot que li soèti Miquèu.!
Brau. Pessamessa m'avia donat quarques exemplars d'una revista sus la television, los mèdias en lenga occitana dals ans 1980, format A5, mas tròbo plus ont son. Benlèu es aquel títol mas mi sembla que non.
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